Madère
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Nous sommes arrivés à Madère ventre à terre, après avoir parcouru 500 milles en moins de 60 heures, à près de 8,5 noeuds de moyenne (les connaisseurs apprécieront, et nous aussi puisqu'avouons-le les traversées ne sont pas notre fort...). Bilan de pêche : 2 sardines . On progresse, certes, mais la récolte est encore assez maigre et inversement proportionnelle aux cris de joie poussés par l'équipage. Je sais , c'est ridicule, mais seuls les flots nous entendaient... Cette première traversée en famille a aussi été l'occasion de tester notre nouveau compotier. Bonne capacité de stockage, bonne résistance aux éléments, pas mal à condition d'aimer les fruits salés. Il faut dire que si nous sommes allés si vite c'est que nous avons rencontré 27 à 30 noeuds de vent et le cortège de paquets d'eau de mer qui les accompagnaient. Malgré notre arrivée tardive, nos copains de Stellina nous attendaient pour nous aider à mouiller dans la baie de Funchal et nous avons échangé nos impressions sur cette traversée jusqu'à 3h1/2 du matin ...
A Madère, surnommée le “jardin flottant” , le sol volcanique rend la nature foisonnante. Nous arpentons l'ile en bus, en voiture et à pied, en compagnie des parents de Fabien venus nous rejoindre quelques jours, puis avec les Stellina que nous ne quittons plus ... Nous croisons eucalyptus, figuiers, vignes, chataigners, mais aussi des espèces plus exotiques comme le bananier, l'avocatier, le manguier, la passiflore, le grenadier... Le marché de Funchal regorge de leurs fruits, vendus à prix d'or aux touristes consentants (nous en fûmes ...)
visite du jardin botanique
au marché, Hugo croque pour son carnet de voyage
Les maisons “typiques” de l'ïle. Nous n'en avons pourtant croisé que deux, les autres sont bien cachées ...
Le Pico Ariero, 1810m, fut le théâtre d'un de nos mémorables petits dej. Trop occupés à déguster brioche (maison) et chocolat chaud, nous avons oublié de prendre des photos...
Madère est le paradis des botanistes et des randonneurs. L'île possède un réseau d'aqueducs de plus de 2 500 km, qui permettent d'acheminer l'eau des sources vers les poios, ces minuscules champs cultivés en terrasse sur les pentes abruptes de l'ïle. Ces aqueducs, nommés levadas, sont des sentiers de balades fabuleux, bien que souvent vertigineux. Nous adorons marcher et nous sommes régalés ...
Après une fin de balade sous la pluie, nous attendons le bus qui nous ramènera au sec. A Madère, même les arrêts de bus sont fleuris !!
Quatre jours de tempête nous ont contraints à nous mettre à l'abri. Cette annonce a provoqué débats, discussions animées, échanges d'infos et de conseils entre bateaux, et départs anticipés de certains d'entre nous pour les Canaries. La baie de Funchal, très inconfortable même par temps calme, s'est entièrement vidée et tous les bateaux des environs sont venus se réfugier dans une des rares marinas de l'ïle. Nous n'avions pas dit notre dernier mot à Madère, nous nous sommes donc réfugiés nous aussi. Et dans cette marina grouillante d'enfants de tous pays, français, canadiens, américains, suédois ... nous avons subi des pluies comme la Bretagne n'en a jamais connu. Daniel, notre routeur météo nous a appris par la suite que Madère n'avait pas rencontré de phénomène comparable depuis 1851. A toute chose malheur est bon, nous avons rattrapé notre retard du CNED, les filles ont rencontré de nouvelles amies, et le bateau a reçu un énorme coup de karcher venu du ciel. Tout ce dont il avait besoin après près de 3 mois de balade et une consommation rationnée d'eau douce pour le laver ...
Départ de Funchal, sous un ciel menacant
Notre marina sous la tempête
Quand il fait mauvais, on a le droit de regarder des films. Ca occupe les enfants, ce qui arrange les parents. L'intrus, c'est celui qui porte un t-shirt rouge, seul garçon au milieu de toutes ces filles. Notez tout de même son petit air satisfait
Un petit tour à Funchal avant les Canaries, le temps de faire une dernière levada et quelques pleins de vivres. Le temps aussi de sacrifier à une tradition bien connue des atlantistes...
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