Premier Noël latino, donc, au milieu d'enfants qu'un prêtre accompagné de sa chorale salsa tentait de séduire en subissant la concurrence d'un père Noël tout bronzé, assis à quelques mètres de lui, qui remportait nettement plus de succès. A suivi ensuite une reconstitution de la nativité avec comédiens habitant des personnages géants sur fond d'histoire nettement revisitée par les locaux : Marie s'est fait copieusement engueuler par Joseph d'attendre un bébé sans avoir subi ses charmes, puis vint le temps de la réconciliation et de grandes embrassades, du jamais vu dans nos églises françaises, et enfin les glapissements de Jesus le nouveau né, braillés par une comédienne qui s'en donnait à coeur joie dans son micro, fou rire assuré. Personne ne prêtait vraiment attention à ce spectacle, pas même les enfants réquisitionnés pour les personnages. La musique salsa-catholique était poussée à fond, tout le monde dansait, jusqu'aux pattes arrière de l'âne et du boeuf, c'était ultra comique ! Malheureusement nous avons raté la messe. Ayant compris dans le mélange anglo-espagnol pratiqué sur l'île qu'elle était à 9 heures, nous nous sommes dirigés vers l'église principale, située à un quart d'heure à pied de là. Mais nous y étions seuls, celle de 9 heures était à l'autre bout de l'île et la perspective de faire tous ces km à pied dans la nuit ne nous enchantait guère...Un peu dépités tout de même, nous sommes rentrés au bateau fêter notre petit Noël en famille.
Providencia
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Notre remontée vers Providencia aura été une de nos navs les plus idylliques. Après des mois au portant, poussés par le vent, c'est pourtant aussi une de celles que nous appréhendions le plus. Pascal, notre invité des San Blas qui avait décidé de prolonger son séjour pour découvrir avec nous les joies de la plaisance, aura été servi par des records de vitesse, notre record de distance en 24 heures et des couchers de soleils somptueux. Arrivés juste avant la nuit à Providencia, nous avons été guidés par VHF vers le tout nouveau chenal qui ne figurait pas sur nos cartes, la barrière de corail ayant gagné sur celui qui lui précédait. Et alors que nous ne pensions rester que 2 ou 3 jours, le temps de faire nos appros, nous avons passé près de deux semaines hors du temps dans un petit bijou d'île qui ne porte presque plus les stigmates du cyclone Beta passé là il y a un an. Difficile d'accès, peu équipée, elle a été jusqu'à maintenant délaissée par le tourisme de masse qui sévit à quelques milles de là dans l'île voisine de San Andres et même ses habitants disent qu'elle n'a presque pas changé en 30 ans.
Notre remontée vers Providencia aura été une de nos navs les plus idylliques. Après des mois au portant, poussés par le vent, c'est pourtant aussi une de celles que nous appréhendions le plus. Pascal, notre invité des San Blas qui avait décidé de prolonger son séjour pour découvrir avec nous les joies de la plaisance, aura été servi par des records de vitesse, notre record de distance en 24 heures et des couchers de soleils somptueux. Arrivés juste avant la nuit à Providencia, nous avons été guidés par VHF vers le tout nouveau chenal qui ne figurait pas sur nos cartes, la barrière de corail ayant gagné sur celui qui lui précédait. Et alors que nous ne pensions rester que 2 ou 3 jours, le temps de faire nos appros, nous avons passé près de deux semaines hors du temps dans un petit bijou d'île, dont même ses habitants disent qu'elle n'a pas changé depuis 25 ans. Difficile d'accès, peu équipée, elle a été jusqu'à maintenant délaissée par le tourisme de masse qui sévit à quelques milles de là dans l'île voisine de San Andres. C'est probablement la raison pour laquelle le capitaine de Providencia, un jeune officier de marine qui quittera son affectation quelques jours après notre départ, nous a réservé un accueil comme on n'en a jamais connu nulle part. Passionné par la voile et conscient que les bateaux qui ancrent dans sa baie apportent un peu d'argent à l'économie locale, il n'a eu de cesse de nous choyer. Tout a commençé par une invitation à déguster le café colombien dans son bureau, acceptée par Fabien et Pascal pendant que je faisais travailler les filles, au cours de laquelle il a raconté l'île, son histoire, sa culture et son importance géographique puisque, colombienne, elle est située au large du Nicaragua dont elle suscite la convoitise. German, “le capi” comme il se surnomme, a ensuite mis à notre disposition un petit carbet situé sur le terrain de la capitainerie, a organisé l'escalade du Pico qui surmonte Providencia en réquisitionnant un camion de l'armée pour nous y conduire, a offert des dizaines de litres de gazoil aus uns, des langoustes aux autres, nous a emmenés danser sur la plage, et a initié nos filles à la salsa après un déjeuner organisé sur Tahoma pour le remercier de tant faire pour nous.
C'est probablement la raison pour laquelle le capitaine de Providencia, un jeune officier de marine qui quittera son affectation quelques jours après notre départ, nous a réservé un accueil comme on n'en a jamais connu ailleurs. Passionné par la voile et conscient que les bateaux qui ancrent dans sa baie apportent un peu d'argent à l'économie locale, il n'a eu de cesse de nous choyer. Tout a commençé par une invitation à déguster le café colombien dans son bureau, acceptée par Fabien et Pascal pendant que je faisais travailler les filles, au cours de laquelle il a raconté l'île, son histoire, sa culture et son importance géographique puisque, colombienne, elle est située au large du Nicaragua dont elle suscite la convoitise. German, “le capi” comme il se surnomme, a ensuite mis à notre disposition un petit carbet situé sur le terrain de la capitainerie, louant des musiciens pour animer notre premier barbecue, a organisé l'escalade du Pico qui surmonte Providencia en réquisitionnant un camion de l'armée pour nous y conduire, a offert des dizaines de litres de gazoil aux uns, des langoustes aux autres, nous a emmenés danser sur la plage et a initié nos filles à la salsa après un déjeuner organisé sur Tahoma pour le remercier de tant d'attentions.
Pendant la nav, Sissi, qui a toujours le mal de mer, travaille le Cned sur le roof
Ronan, Mercedes et leur fils Louis. Ils ont arrêté de travailler à 30 ans et parcourent le monde depuis 8 ans à bord de Sarah. Les filles passaient leurs après midi avec Louis, nous avec leurs parents, et on a adoré les rencontrer.
Alors on a pris notre temps, visitant l'île en taxi ou en moto, le temps de déjeuner de poisson grillé sur les plages et d'y découvrir les courses de chevaux qui s'y pratiquent chaque fin de week-end. On est allés écouter des musiciens jouer, ce qui a permis aux filles de mettre en pratique leurs cours de salsa, on a pris le temps de faire connaissance avec Marie-Jo et Régis, un couple de français arrivé sur l'île depuis 26 ans et devenus colombiens depuis. Le jour de notre départ, on fera dans leur jardin des provisions de citrons, de bananes, de cocos, de mandarines et de pamplemousses. Dressé façe à la mer, c'est un véritable jardin d'Eden où tout pousse à foison.
Mise à l'épreuve pour Pascal, violonniste professionnel avant d'être guide : le violon n'était pas tout à fait accordé, et l'archet ressemblait à de la guimauve...
Rolando, star de l'ile, accueille ses clients avec des cocktails de coco dans son restau sur la plage
Régis et Marie-Jo dans leur petite boutique d'arts and crafts
Nous ne manquons pas d'eau car malheureusement elle nous tombe dessus régulièrement depuis Carthagène, mais ça nous embêtait que le dessalinisateur soit en panne. Ce fut le chantier du mois, mené de main de maître par Fabien grâce à l'aide “providentielle” de Ronan.
Impossible, comme l'année dernière au Cap Vert, de se mettre dans l'ambiance de Noël. Nous avions bien essayé aux San Blas d'accrocher quelques décos, mais il faisait tellement humide et chaud que notre magnifique guirlande en plastoque acquise à Carthagène se décollait régulièrement, semant ses épines dans tout le bateau. Heureusement Mahault ne s'est pas laissée découragée par ces conditions "extrêmes" et a maintenu le cap de la mise en ambiance. Elle a donc confectionné une magnifique crèche avec sa collec de Playmobil (celle de l'année dernière en pâte à sel avait moisi très vite), rhabillés de vêtements de sopalin peinturlurés, et a confectionné un splendide calendrier de Noël maison, collé sur la porte du carré, qui nous rappelait donc jour après jour que le jour J approchait ... Une fois arrivés à Providencia, les choses ne furent pas tellement plus faciles : pas de sapin croulant sous les boules sur la petite place du village, pas de neige ni de père Noël en vitrine des magasins ... Le problème de la guirlande et du sapin du bord restait entier. Qu'à cela ne tienne, puisque nous restions quelques jours dans cette île, la barre servirait de support et nous avons donc confectionné un sapin-couronne tout à fait réussi ! Incroyable ce que cette petite île de Providencia compte d'églises en tous genres : 3 édifices catholiques et autant de temples baptistes, un temple évangélique et même une représentation des témoins de Jehova, tout cela sur une île de 20 km de circonférence, un confetti au milieu des Caraïbes... Nous avions donc l'embarras du choix ! A 7 heures pétantes, munis de nos plus beaux atours, nous avons donc quitté le bord pour assister à l'office des enfants qui se tenait en plein air, sur le môle des annexes.
Les filles ont été très gâtées : jeu d'échecs et combinaison pour Sissi, playmobil et montre à quartz pour Mahaut, plus des piles de bouquins pour compléter leur stock. Pour Sybil de la musique et de quoi confectionner des bijoux, son dada dans lequel elle excelle ! (il faut voir son collier en yeux de langoustes, ça vaut le détour !). La fête était parfaite, ne nous manquait qu'Hugo à qui nous avons bien pensé ce soir là, c'est la première fois que nous fêtions Noël sans lui. Nous savons qu'il n'en était pas malheureux, entouré par ses cousins, oncles, tantes et grands parents sous la neige de Miribel ! J'oublie de préciser le menu de notre réveillon : tarte à la tomate et crumble. Pas de quoi vous faire rêver ! Mais je dois dire que nous avons optimisé les maigres ressources du supermarché l'île en nous offrant un dessert exotique. Ici les mangues, papayes, maracujas, noix de coco et ananas sont le lot quotidien, mais la pomme y est un véritable luxe !
Le lendemain de Noël, refiesta, collective cette fois. Le capitaine du port avait convié tous les bateaux du mouillage à un barbecue chez lui. A ce petit Noël entre bateaux, tout le monde a apporté son "pot luck" , pas de quoi vous faire rêver non plus mais ambiance très sympa : on a dansé, Mercedes avait apporté sa clarinette et Régis sa guitare, les musiciens ont joué, le capi a déclamé un poème à notre attention plus un discours ému qui clôt ses deux années de service dans l'île puisqu'il part dans quelques jours commander un navire océanographique depuis Carthagène. Et bien entendu il a invité Sybil à danser la salsa. Sa présence auprès d'elle étant de plus en plus pressante (ah, les latinos !), nous avons pris le large et poursuivi notre remontée vers le Nord.
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